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L'on ne sait si Mr le Maire renonce pour mieux profiter de son  «canote» mais puisque cela nous ramène au sujet de Port Haliguen, il nous est signalé que son dauphin désigné aurait eu, en accompagnement de sa signature de la contre-pétition en faveur de  la destruction du site, les envolées lyriques suivantes :

« Je tiens à apporter mon soutien total à ce projet, moderne, ambitieux et nécessaire au développement de notre ville. Port Haliguen est un quartier qui ...a besoin d’être valorisé, afin d’être dynamisé dans le respect de son identité. Le projet poursuivi ...va rénover harmonieusement la totalité d’un port existant et ses abords... »

Tous les Quiberonnais qui se sont opposés au projet, précisément parce qu'il ne respectait ni l'identité ni l'harmonie du lieu, sont ainsi fixés sur ce que sera demain la politique de Mr le Dauphin.

Ce sera celle des cabinets Urbicus, Univers, KPMG et autres, celle de ses prédécesseurs qui, faute d'avoir eu des idées les ont achetées à ces cabinets qui reproduisent de ville en ville des schémas inadaptés parce qu'ignorants les spécificités locales et  vendent à prix fort, à des élus d'avance complices du sabir qui leur est servi et dont ils usent et abusent ensuite dans leur communication, des «concepts» sans rapport avec les préoccupations de la population.

Le problème qui se posait à Port Haliguen était celui du désenvasement du plan d'eau. Rien de plus.

Le prix payé par les Quiberonnais pour ce désenvasement qui, de droit, était pourtant à charge de la Sagemor c'est cinquante années de recettes nettes d'exploitation du port avec la nouvelle concession passée de 12 à 50 ans au bénéfice de la SPL Compagnie des Ports du Morbihan.

Non seulement les Quiberonnais se trouvent dépouillés d'une part de leur patrimoine culturel et paysager et d'une part de leur patrimoine territorial, puisque la place (eut-elle été partie de l'ancien vieux port) n'était pas incluse dans l'ancienne concession, mais ils sont encore victimes d'un marché de dupes leur patrimoine financier, cette fois, étant l'objet d'un véritable hold-up ourdi par quelques-uns.

Au-delà de ce qu'il est trop tard d'arrêter, ce qui aurait été possible les institutions eussent-elles normalement fonctionné, l'on doit malgré tout apprendre de ce qui s'est passé.

Une enquête publique a eu lieu.

Fort bien, son sujet était limité à la loi sur l'eau puisque la loi littoral à laquelle certains voulaient se référer n'est pas applicable pour les enceintes portuaires.

Le sujet de l'enquête ainsi fort limité aurait ainsi du pleinement satisfaire la Compagnie des Ports en considération des faibles risques d'avis défavorable qu'elle encourrait.

Mais non, pour être sûr, il fallait, non pas tricher (le mot est trop fort et expose à poursuites) mais avoir ce que l'on appelle un «bon dossier».

Le «bon dossier» a ainsi conduit comme attendu à un avis favorable du commissaire enquêteur et donc à un arrêté préfectoral validant le projet.

Le «bon dossier» a aussi servi à justifier du rejet du référé introduit par l'association PHPPC (dont la pétition contre le projet a retenu 6 800 signatures, certes pas toutes de Quiberonnais mais parmi lesquelles un très grand nombre émanant d'électeurs quiberonnais).

Le «bon dossier» étant un «bon dossier», il n'y aurait donc plus rien à dire.

Sauf que le «bon dossier» n'était pas un «bon dossier».

Il s'avère en effet que le procédé de traitement des vases, supposé offrir toutes garanties en matière de confinement des pollutions susceptibles d'être engendrées par les travaux, ne sera pas celui décrit au dossier initial.

Chacun peut se tromper bien entendu, quelque malheureux ingénieur a pu être quelque part défaillant, mais ici il n'est pas question de cela.

Il est attesté publiquement que, par souci d'économie, la Compagnie des Ports du Morbihan n'a pas jugé utile de mener toutes études nécessaires à la validation de son projet.

Cette faute (qui n'en était pas une mais d'évidence une manoeuvre), ne serait-elle requalifiée que de simple erreur, a fait l'objet d'un «porté à connaissance» très discret aux autorités sans qu'aucune ne réagisse vraiment.

Pire, ce «porté à connaissance» n'a précisément pas été «porté à connaissance» du Tribunal administratif qui avait à statuer sur la demande de référé des opposants au projet.

Les suites judiciaires de cette affaire seront ce qu'elles seront.

Cette affaire nous interpelle cependant une nouvelle fois en ce qu'elle illustre le fait que même des procédures censées protectrices de l'intérêt général et de la réalité des enjeux qu'elles concernent, ne sont plus protectrices de rien.

Une simple lettre postérieure à l'enquête dans le cas de Port Haliguen et un vague engagement à procéder le moment venu à des sondages supplémentaires, s'agissant des zones humides du Briellec 3 dans le cas de l'enquête publique concernant la récente modification du PLU, suffisent ainsi à contourner ces procédures ou en tout cas à en détourner le résultat.

L'intérêt général, supposément établi par ces procédures, ne le serait-il donc pas ?

S'agissant de Port Haliguen, les Quiberonnais ne manqueront pas de se poser la question d'un intérêt supposément général les privant,  pendant cinquante ans, des profits de leur port de plaisance au motif de l'«attractivité touristique», eut-elle pour avantage de favoriser pendant cinquante ans aux descendants de Mr le Maire la vente de sardines aux origines très diverses, à ceux de son Dauphin la fréquentation de son hôtel et de son restaurant ainsi que leurs bénéfices à ceux de quelques autres marchands de soupe et de tissus  .

Les Quiberonnais sauront faire la part des choses lors des prochaines élections.

S'agissant du Dauphin, il dit aussi regretter que Quiberon soit « malheureusement passé à côté de l’implantation d’une des plus belles piscines de Bretagne et peut-être de France qui aurait dû et aurait pu être implantée dans l’enceinte du Fort Neuf ».

Prétendre aux responsabilités à la Mairie de Quiberon en restant ainsi ancré dans la nostalgie d'un projet dieu merci avorté n'est sans doute pas ce que ce Dauphin fait de mieux d'autant que nous avons eu, à cause de ce projet, une autre piscine inutile et terriblement coûteuse pour de nombreuses années à venir et que les Quiberonnais ne sauraient souscrire à sa vision réitérée d'un Quiberon transformé en Disneyworld Floridien.

 

Jo_Le_Tacaud

 

PS:

Pour tous les détails sur la manipulation relative à l'enquête publique sur Port Haliguen, voir

Un justice trompée ?

 

#quiberon @Jo_Le_Tacaud

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