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L'objectif d’un schéma de cohérence territoriale (SCOT) est fixés par l'article L.121-1 du code de l'urbanisme : élaborer un  projet pour le territoire respectant un certain nombre de principes dont un principe de gestion économe des sols, un principe de mixité sociale et un principe de préservation de l'environnement.

Ces principes ne sont pas en soi contestables mais le SCOT du Pays d’Auray est un document largement indigeste dans lequel sont réitérés sans arrêt ces principes avec une redondance assommante des intentions et objectifs qui en découleraient, document assorti de quelques cartes et illustrations graphiques comme celle ici reproduite, illustrations dont on ne peut que se demander ce qu’elles veulent démontrer.

Malgré le caractère totalement insipide de ce document, c’est de celui-ci que nous viendrait, selon certains, l’obligation de produire à Quiberon 740 logements pour les dix années qui viennent .

Mais qui a élaboré et voté ce document ?

Qui siégeait au syndicat mixte du Pays d’Auray ? Des fonctionnaires ou des élus ?

Ce n’est ni le préfet, ni le doucereux ministre de l’intérieur, ni Mr Tic du menton, ni le mangeur de Pepitos qui ont approuvé ce SCOT le 14 février 2014, ce sont nos élus locaux.

Se cacher, pour justifier du PLU, d’injonctions venant du SCOT c’est fuir ses responsabilités.

Ce ne sont ni l'Europe, ni les vociférations ou la « patte » du Front national qui ont fait ce SCOT.

Ce sont nos élus, nos braves élus républicains..

Pour Quiberon siégeaient au syndicat mixte Mr Belz en tant que délégué titulaire et Mme Bossard en tant que personne qualifiée.

Il sera intéressant de voir comment l’un et l’autre, toujours élus quoique désavoués en mars 2014, assument leurs responsabilités au prochain conseil municipal.

Le vote d’approbation de ce SCOT semblait tellement important à Mr le Maire d’alors qu’il n’avait pas jugé utile d’être présent pour ce vote. Le sujet du SCOT était si essentiel pour Mr le Maire d’alors qu’il n’avait même pas jugé intéressant de donner pouvoir comme l’ont fait d’autres délégués empêchés.

Cet empressement pour voter laisse imaginer ce qu’a pu être leur empressement à participer à l’élaboration de ce SCOT.

Laisser passer l’idée, lors de l’élaboration de ce SCOT, que soient prises en compte les résidences secondaires en tant que « logements » pour définir les objectifs en matière de mixité sociale prouve une indifférence coupable à ce que cela implique pour Quiberon.

Mr le Maire d’alors n’habitait pas Quiberon, donc quelque part il n’en avait probablement pas grand-chose à faire. Mr le Maire d’alors s’était aussi déjà largement engagé dans une politique de logement social reprenant à son compte l’engagement de 20 % alors que la loi ne l’imposait pas à la commune vu sa taille.

Sous son autorité, avec l’accord du conseiller devenu depuis maire à sa place, il laissait écrire dans le projet de PLU : « En 2009, la commune compte seulement 192 logements vacants, soit seulement 2,4% du parc. Cette vacance très faible indique la tension extrême du marché. Elle est trop faible même pour de la vacance frictionnelle (ajustement entre l’offre et la demande) et traduit un manque de choix pour les habitants désireux de se loger sur la commune ».

Le 2,4 % du parc se réfère à la totalité des logements, donc y compris les résidences secondaires. En réalité ce taux était  de 192 /2367 soit 8,1 % et 3,4 fois supérieur si l’on se réfère aux seules résidences principales bien sûr concernées.

La vacance locative est, avec le non-paiement des loyers, la hantise de tout propriétaire. Déduire d’un taux bidonné, par référence à l’ensemble des logements y inclus les résidences secondaires qui n’ont pas vocation à être louées sauf peut-être à titre saisonnier, que ce taux « est trop faible même pour de la vacance frictionnelle et traduit un manque de choix pour les habitants désireux de se loger sur la commune » relève ainsi de la manipulation, du mensonge intentionnel.

Il est vrai que l’on entendait souvent dire, en matière de logement, que « l’on ne trouve rien de vraiment bien à Quiberon » mais cette critique, réelle, concernait plus un rapport qualité/prix des biens mis en vente que de la difficulté à trouver un bien à acheter. Les maisons sans isolation, les murs délabrés cachés derrière du lambris à la teinte passée, les chauffages vieillots et énergivores, les huisseries qui fuient sont pléthore à Quiberon.

Pour autant la difficulté à trouver à s’y loger n’est pas avérée. Lors de l’enquête publique sur le PLU en 2014, un agent immobilier quiberonnais réfutait même cette idée, décrivant des locations à l’année ne trouvant pas preneur, sans que son opinion n’ait été prise en considération bien sûr.

Selon données retenues par le SCOT, Quiberon aurait le parc locatif de logements le plus élevé après celui d’Auray, que ce soit à titre privé ou public, la plus forte proportion de logements collectifs après Auray (51 %), et hébergerait 215 logement HLM soit, hors Auray, 5 fois plus que n’importe quelle autre commune concernée par le SCOT.

Il y a bien sûr cette autre statistique mentionnée au SCOT, 97 demandes de logement social en 2010 dont seulement 25 satisfaites.

Le PLU prévoit « 198 logements aidés », il faudrait donc produire à Quiberon 126 nouveaux pauvres dans l'hypothèse cataclysmique d'un logement par personne retenue au PLU.

Nul doute que nos amis quiberonnais, commerçants, hôteliers, restaurateurs, industriels auront à cœur d’atteindre cet objectif en offrant plus d’emplois en CDD, plus d’emplois à temps partiel, plus d’emplois mal payés et en virant si nécessaire leurs employés à coups de pieds au cul pour les rendre éligibles au logement aidé .

Mais à qui servent les pauvres ?

A ceux qui les exploitent et à ceux qui se font élire avec leurs votes.

 

Jo Le Tacaud

PS 1:

Il faut lire le SCOT.

Le défunt Coluche y trouverait à se moquer. 

L'on nous y propose le choix entre le "Tout partout", le "Partout mais pas tout" et le "Partout mais tout si".

S'il vous plaît, rappelez nous l'indemnité touchée à titre divers par chacun des élus ayant eu à participer et à délibérer ou s'étant abstenu de délibérer parce qu'en vacances sur des questions aussi cornéliennes.

PS 2:

Le pire s'agissant du SCOT n'est pas là.

Le pire est qu'alors qu'il devrait en résulter des orientations nouvelles pour le territoire, le SCOT reproduit dans le futur tout ce qui dans le passé l'a détruit.

Tous ces petits élus défendant leur petit bout de gras sont passés à côté de l'essentiel : préserver les atouts et les richesses du territoire.

Les densités de "logement par hectare" sont maintenues quasi constantes pour chacune des communes,ce qui veut dire, pour Quiberon considérée comme un  pôle urbain dans le SCOT que ce SCOT ne fera que reproduire l'urbanisation excessive du passé.

L'on prétend préserver l'espace littoral, et parce qu'à Pluvigner ou ailleurs on ne l'entend pas de cette oreille, le SCOT entérine à Quiberon une bétonisation à outrance de ce littoral.

Mr le Maire s'est fait élire sur une promesse de renouveau.

Il nous quittera en laissant à Quiberon ce que les boches n'ont pu finir de faire, du béton et des bunkers, sociaux cette fois.

PS 3 :

Les gens n'en ont sans doute pas conscience mais Quiberon c'est, selon les données du SCOT, 8 009 logements soit 15 % de plus qu'à Auray, 2.3 fois plus qu'à Pluvigner, et c'est en reproduisant ce rapport pour 10 ans que l'on prétend sauvegarder le littoral et préserver l'environnement ? 

La seule chose intéressante dans le PLU c'est la cartographie de l'urbanisation croissante de Quiberon au fil des années. 50 % du territoire est aujourd'hui colonisé.

Du temps de notre grand mère, il n'y avait pas une maison entre Port Haliguen et la Maison du Patrimoine qui hébergeait une agricultrice à l'époque.

Du temps de notre père, il n'y avait, hors le PO, pas une maison, pas un immeuble, pas un arbre non plus, sur tout le sud et l'est de la presqu'île au delà du Roch Priol.

Du temps de notre jeunesse, l'affairisme immobilier (Mr et Mme Bobet récemment fêtés) a comme ailleurs commencé à enlaidir une part chaque jour croissante du territoire.

Du temps qui s'annonce de notre vieillesse, il ne restera sans nul doute plus rien.

Pas même une tombe familiale.

Le PLU voté en 2014 prévoit un nouveau cimetière à Kerné. Le déménagement s'y ferait aux frais des familles. Ceux qui ne pourront y pourvoir finiraient en fosse commune. D'aucuns disent pour faire place à une nouvelle entrée de ville, immobilière bien sûr.

Curieux retour de l'histoire, Mr Chanard, maire de Quiberon, auvergnat et entrepreneur BTP, avait été, au début du siècle dernier, accusé de tirer profit des pierres de l'ancien cimetière. Ce n'était bien sûr que des propos malveillants à l'égard de ce maire profondément républicain.

PS 4 :

Signez la pétition en ligne :

http://www.petitions24.net/non_a_une_cite_de_la_peur_a_quiberon

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