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La réponse à la question posée lors de notre dernier billet est tout à fait simple et figure dans la Modification n°2 du PLU : la seconde villa y a été proposée pour bénéficier d’une protection à titre patrimonial mais pas la première.

Si l’on compare celle-ci aux autres villas de l’avenue Anatole France nouvellement retenues pour cette protection, l’on peut légitimement se poser la question d’un éventuel arbitraire dans ces choix, eussent-ils été effectués avec l’aide du CAUE.

Ne se serait-il pas plutôt agi d’éviter d’avoir, à l’occasion d’une prochaine modification n°3 du PLU, à « rectifier une nouvelle erreur matérielle » au constat de ce que cette villa  aura été remplacée par un immeuble ?

Cette villa est en effet promise à une destruction prochaine par ce même architecte promoteur concerné par la destruction de cette autre villa qui faisait pourtant l’objet d’une protection de niveau 1 Rue du Phare, « cette erreur matérielle à rectifier » évoquée dans la notice de présentation.

La protection nouvelle accordée à 23 bâtiments supplémentaires n’est que de la poudre aux yeux pour donner à croire que malgré les tonnes de béton qui pleuvent sur Quiberon l’essentiel du patrimoine architectural de Quiberon sera préservé.

L’on vous dira que « l’on ne peut pas, bien sûr,  tout protéger » sans vous expliquer le pourquoi de cette impossibilité postulée.

Qui peut cependant sérieusement nier que si avaient été préservées en leur temps toutes les villas du Bd Chanard, celui-ci serait aujourd’hui infiniment plus attractif en tous ses espaces où celles-ci ont été remplacées par des immeubles ?

Qui contestera que s'il n'avait pas été permis à Mme Bobet de construire les « cages à lapins » (lapins certes fortunés) du Mané 1 et Mané 2 à Port Haliguen le site aurait conservé un tout autre aspect rendant impossible le deuxième saccage qu'il subit actuellement ?

Les immeubles que l’on nous propose aujourd’hui en remplacement (dans le cas de la villa Guillou notamment) sont supposés d’une architecture plus respectueuse et plus proche du style balnéaire mais ce n’est pas en rajoutant quelques briques apparentes aux angles de ces immeubles et en bordure de leurs fenêtres que l’on compensera la volumétrie très excessive de ceux-ci.

Qui prétendra que l’immeuble massif en cours d’achèvement à l’angle du Bd Anatole France et de la rue de Port Haliguen, pour la construction duquel a été détruite une « maison de capitaine » participe, par exemple, à l’attrait touristique de Quiberon ? Une telle architecture de banlieue a-t-elle sa place à Quiberon ?

Qui affirmera que, juste à proximité (au bas de la rue du Puits), les garages construits sur rue remplaçant la petite villa (anciennement cabinet vétérinaire) qui était incluse dans l’embrouille de ce projet avorté d’une nouvelle rue, améliorent l’attrait touristique de Quiberon (comme d'ailleurs ces garages honteux rue de Kervoses) ?

Ne doit-on rien retenir des erreurs du passé, de tous ces lieux de Quiberon saccagés pour des immeubles dont la modernité de l’époque n’est plus que laide banalité ?

Pour certains la réponse est sans conteste « oui » tant ils trépignent de « prendre la monnaie » et c’est dans la rubrique nécrologique d' Ouest France ou du Télégramme qu’ils cherchent les bonnes occases.

S’agissant de la première villa, c’est en effet suite au décès encore récent de sa propriétaire occupante, Mlle R., que pressé sans doute par l’importance des taxes successorales à assumer, un vague neveu a dû céder cette propriété. Il serait notaire, l’on ne s’inquiétera donc pas trop de sa capacité à en avoir négocié la vente.

Est-on sûr qu’il en est de même partout ?

Il se dit que certains héritiers d’autres biens immobiliers à Quiberon, acculés à vendre parce que leurs revenus ne leur permettent pas d’assumer la charge fiscale pesant sur ce dont ils héritent, se voient offrir des sommes dérisoires pour ce qui est devenu leur bien.

Mr le Maire est-il informé de cela ?

Est cité le cas d’une propriété du côté du Manémeur dont la situation est impactée par la règle des 2 000 m2, qui interdit de fait à cet héritier tout espoir d’une vente classique en lots de taille moindre puisqu’elle assujettit tout projet au % minimal de logements sociaux (donc à une opération de promotion immobilière) ce dont il serait tiré argument pour justifier du faible prix qui lui en serait offert.

Pour notre première villa, la question ne se sera pas posée puisque l’immeuble projeté y compte moins de 10 logements de sorte que cet immeuble futur est à 100 % non concerné par cette obligation de logement social mais aussi à 100 % à usage de résidences secondaires alors que l’on ne cesse de nous seriner la nécessité de créer des résidences principales.

Il y a ainsi une incohérence grave et permanente sur ce sujet du logement à Quiberon, incohérence dont la dernière preuve est aussi cette introduction d’une possible discontinuité géographique dans la mise en œuvre de la mixité sociale, discontinuité qui sera autorisée si la modification n°2 du PLU est votée en l’état.

Après avoir confirmé, avec la modification n°1 du PLU, rue de Kermorvan un projet de HLM 100 % social dérogeant au principe de mixité sociale (ne fut-ce que pour un temps partiel de 15 ans), la municipalité introduit une autre dérogation à ce principe avec cette possibilité donnée aux promoteurs de scinder leurs programmes pour éloigner et regrouper les logements sociaux en un autre lieu : « cachez moi ces pauvres que le touriste ne saurait voir ».

Peut-on accepter une situation où une règle impose à certains (certes héritiers) de devoir traiter avec des promoteurs alors que l’on introduit un assouplissement de cette règle profitant à ces seuls promoteurs ?

Que dire enfin de ces explications abracadabrantes de Mr le Maire sur la situation créée par lui au sujet de la maison Guillou ; comment peut-on oser proposer un classement patrimonial alors que l’on a déjà signé le permis de démolition ? L’excuse qui est la sienne de ce que l’avenir d’un projet n’est jamais certain  est bien faible ; en tout cas elle nous parait minable et achève de déconsidérer sa parole.

L'avenir de sa municipalité nous semble ainsi lui aussi de plus en plus incertain.

 

Jo le Tacaud

 

@Jo_Le_Tacaud  #quiberon  #emojibzh

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